HISTOIRE DE LA REPUBLIQUE DU CONGO
L’histoire du Congo remonte au royaume Kongo fondé par Néné MINILOUKENI.
Les Pygmées Mbuti sont les premiers habitants du Congo. Le pays a ensuite été touché par la grande migration des Bantous, venus du nord en longeant la côte et les cours d’eau. Plusieurs royaumes se succèdent, dont on ne connaît pas encore bien les origines : le royaume Téké au nord dans les terres ; plusieurs royaumes Kongo, sur la côte et dans le massif du Mayombe. Les Bantous introduisent le travail du fer et construisent un réseau commercial dans le bassin du Congo.
Schématiquement, les structures géopolitiques pré-coloniales congolaises peuvent se simplifier en deux catégories: les sociétés sans État, fondées sur des chefferies qui sont autant de micro-nations que des conditions géographiques et démographiques difficiles ont maintenues dans un relatif isolement, ceci dans la moitié Nord du pays, terres Mboshi, Makaa etc; les sociétés à État organisé, dans la moitié Sud, autour de trois pôles essentiels: l’État Teke, fondé peut-être dès le XIIIe siècle, la province nord de l’ancien empire Kongo, ou province de Nsundi, et sur la côte, le très vieux royaume de Loango des Vili, centré sur sa capitale, Bwali, près des gorges de Diosso.
Des vestiges, ténus certes, mais assez nombreux, attestent de cultures assez avancées sur l’actuel territoire congolais, bien avant ces États que nous connaissons: poteries, vestiges de fours à métaux, de grands travaux (tunnel sous le mont Albert près de Mouyondzi…) remontent à avant le XIIIe siècle, parfois avant l’an Mille.
L’histoire du Congo remonte au royaume Kongo fondé par Néné MINILOUKENI.
Les Pygmées Mbuti sont les premiers habitants du Congo. Le pays a ensuite été touché par la grande migration des Bantous, venus du nord en longeant la côte et les cours d’eau. Plusieurs royaumes se succèdent, dont on ne connaît pas encore bien les origines : le royaume Téké au nord dans les terres ; plusieurs royaumes Kongo, sur la côte et dans le massif du Mayombe. Les Bantous introduisent le travail du fer et construisent un réseau commercial dans le bassin du Congo.
Schématiquement, les structures géopolitiques pré-coloniales congolaises peuvent se simplifier en deux catégories: les sociétés sans État, fondées sur des chefferies qui sont autant de micro-nations que des conditions géographiques et démographiques difficiles ont maintenues dans un relatif isolement, ceci dans la moitié Nord du pays, terres Mboshi, Makaa etc; les sociétés à État organisé, dans la moitié Sud, autour de trois pôles essentiels: l’État Teke, fondé peut-être dès le XIIIe siècle, la province nord de l’ancien empire Kongo, ou province de Nsundi, et sur la côte, le très vieux royaume de Loango des Vili, centré sur sa capitale, Bwali, près des gorges de Diosso.
Des vestiges, ténus certes, mais assez nombreux, attestent de cultures assez avancées sur l’actuel territoire congolais, bien avant ces États que nous connaissons: poteries, vestiges de fours à métaux, de grands travaux (tunnel sous le mont Albert près de Mouyondzi…) remontent à avant le XIIIe siècle, parfois avant l’an Mille.
Colonisation
Les premiers contacts avec les Européens ont lieu au XVe siècle, et des échanges commerciaux sont rapidement établis avec les royaumes locaux. La région côtière est une source majeure durant la traite d’esclaves transatlantique. Lorsque celle-ci prend fin au XIXe siècle, les pouvoirs bantous s’érodent pour laisser place au colonialisme. En 1482, après les premières reconnaissances effectuées par des navigateurs portugais, l’explorateur Don Diego Cao atteint l’embouchure du Congo. Les contacts avec le royaume du Kongo suscitent des tensions. La traite opère une gigantesque ponction démographique et déstabilise considérablement les entités politiques et les sociétés d’Afrique centrale en général.
La pénétration française débute vers 1875 avec Pierre Savorgnan de Brazza ; il atteint le Congo en 1879 en remontant le cours de l’Ogoué, jusqu’à l’embouchure de l’actuelle Île Mbamou. En 1880, il fait signer un traité de souveraineté au Makoko, le roi, des Tékés à Mbé (100 km au Nord de Brazzaville), et fonde le poste de Mfoa, en référence à une rivière qui dessert la ville, et qui deviendra plus tard Brazzaville. Dans le même temps, le lieutenant de vaisseau Cordier explore la région du Kouilou et du Niari, et fait signer au Maloango, chef principal des Vilis appartenant à la mouvance Kongo, un traité qui reconnaît la souveraineté de la France sur le royaume de Loango, et fonde à son tour en 1883 Pointe-Noire, dont la gare ferroviaire CFCO est inspirée de celle de Deauville en France. En 1885, le Congo devient l’un des quatre États de l’Afrique Équatoriale Française, et Brazzaville, la capitale de l’A.E.F. La colonie du Congo français est créée en 1891, l’actuel territoire gabonais en fait partie jusqu’en 1904.
Dès 1899, le territoire est cédé à des compagnies concessionnaires, qui versent un impôt à l’administration française. Ces compagnies exploitent majoritairement le caoutchouc. Elles reçoivent pour trente ans, d’immenses domaines variant entre 200 000 et 14 millions d’hectares. Lesdites compagnies doivent verser 15% de leurs bénéfices comme impôts à l’administration française. Elles exploitent les ressources naturelles de la colonie comme le sucre, le caoutchouc, l’ivoire ou le bois précieux. Le principal défenseur de ce système économique est Eugène Étienne, alors sous-secrétaire d’État aux colonies. Un autre sous-secrétaire d’État aux colonies, Théophile Delcassé, accorde discrètement, sans publication officielle du contrat, une concession de 11 millions d’hectares (soit 1/5 de la France), située dans le Haut-Ogooué. Puis, de mars à juillet 1899, le ministre des Colonies Guillain accorde, par décret, quarante concessions au Congo français. De nombreuses compagnies concessionnaires sont aux mains de nombreux actionnaires, dont Léopold II de Belgique qui achète des actions sous un faux nom. Ce fait découvert après la mort du souverain belge choque beaucoup les autorités françaises de l’époque, qui doivent constater que leur colonie est exploitée par un pays étranger. Mais il convient de noter, hélas, que ces compagnies concessionnaires vont user, voire même, abuser des populations locales qui seront ainsi dépréciées, humiliées, avilies. Ainsi, elles y exerceront beaucoup d’atrocités: des sévices seront infligés aux populations de la colonie, traités sans respect, sans égard: un quasi-esclavage. La répression et le travail forcé seront des maux qui vont perdurer dans la colonie du Moyen-Congo, alors livrée à un pillage massif. Dans la colonie, la France ne veut pas débourser le moindre centime pour améliorer les conditions de vie des “indigènes” Congolais. Ils ne sont pas citoyens français et, de là, sont victimes de discrimination. Il prévaut dans la colonie, le régime du travail forcé et de la chicotte, la punition à coups de bâton. Les colons n’accordent aucun droit, qu’il soit juridique, social et économique aux Africains du Congo.
Voie de l’indépendance
En 1926, André Matsoua fonde une amicale chargée de venir en aide aux tirailleurs (anciens combattants qui ont participé aux côtés de l’armée française à la première guerre mondiale). Les conditions d’exploitation de la colonie expliquent que le nationalisme se soit vite développé au Congo. Cette amicale devient vite un mouvement de protestation, l’administration coloniale prend peur, et fait incarcérer Matsoua, qui meurt en prison en 1942, dans des conditions restées obscures. Le mouvement se transforme alors en une église qui recrute surtout dans l’ethnie d’origine.
Le nationalisme congolais prend réellement corps après la deuxième guerre mondiale. En 1945, les Congolais élisent le premier député congolais, Jean-Félix Tchicaya, à l’assemblée constituante de Paris. Celui-ci fonde en 1946 le Parti progressiste congolais (PPC), section congolaise du Rassemblement démocratique africain (RDA). Tchicaya s’oppose à Jacques Opangault. L’un et l’autre sont pris de vitesse par l’abbé Fulbert Youlou, fondateur de l’Union Démocratique de Défense des Intérêts Africains (UDDIA), qui remporte avec éclat les élections municipales de 1956. En 1958, le référendum sur la Communauté française obtient 99 % de « oui » au Moyen-Congo. Le Congo devient une république autonome, avec Fulbert Youlou pour Premier ministre. En 1959, des troubles éclatent à Brazzaville et l’armée française intervient : Youlou est élu président de la République, et, le 15 août 1960, le Congo accède à l’indépendance.
Dates importantes 7 000 ans avant J.C. : Occupation prouvée par des vestiges du Paléolithique. Des peuples en voie de sédentarisation, dont nous savons peu de choses sinon qu’ils ont commencé à pratiquer la métallurgie du fer, s’établissent ensuite dans le pays. Les Pygmées semblent être apparus plus tard.
– Début de notre ère : Installation des Bantous qui donnent naissance aux peuples et aux cultures de la région : Kota, Batéké, Bakongo, Mbochi.
– 1482 : Arrivée de Diogo Cam, navigateur portugais, qui découvre deux grands royaumes. Le royaume du Loango, couvrant les zones au nord et à l’est du fleuve, est vassal du royaume du Kongo, qui contrôle les terres situées près de l’embouchure du fleuve jusqu’à la rivière Cuanza au sud. Après un demi-siècle de rapports égalitaires entre Lisbonne et Mbanza-Kongo, la capitale du royaume, la pression des Portugais expatriés à São Tomé et l’intensification de la traite des Noirs attisent les conflits dans les provinces, aboutissent à la destruction du royaume de Kongo et affaiblissent considérablement le royaume du Loango. La chute du royaume, la traite, les guerres et l’action des missionnaires troublent les populations qui suivent des mouvements messianiques syncrétiques. Le plus remarquable, celui des Antoniens, est dominé par la figure de Kimpa Vita, appelée également Dona Beatrice. Prêtresse traditionnelle ayant eu une vision de saint Antoine de Padoue, elle se présente comme la restauratrice du royaume.
– 1706 : Kimpa Vita est capturée par les missionnaires capucins et brûlée vive par l’Inquisition.
Colonisation française
– 1879-1880 : Le Français Pierre Savorgnan de Brazza explore le pays et devance Stanley dans la région. Il signe des traités avec le makoko (roi), souverain et chef religieux des Batéké, et place le territoire sous protectorat français. Peu après, le ma-Loango, roi du Loango, signe à son tour un traité avec le lieutenant Cordier.
– 1885 : Les limites du territoire sont négociées avec les autres puissances européennes lors du congrès de Berlin qui décide du sort de l’Afrique.
– 1890 : La colonisation française est marquée par l’implantation de compagnies concessionnaires possédant d’immenses superficies et exploitant les richesses naturelles sans investir ni préparer l’avenir économique et social du territoire. Le travail forcé et le portage administratif, les conditions de travail inhumaines déciment les populations (peut-être 300 000 morts entre 1890 et 1910). – 1903 : La région prend le nom de Moyen-Congo.
– 1910 : Le Moyen-Congo devient une colonie intégrée au sein de l’Afrique-Équatoriale française. Divers scandales, comme le coût humain de la construction du chemin de fer Congo-Océan (Brazzaville-Pointe-Noire) entraînent de vigoureuses protestations, dont celle de l’écrivain André Gide dans Voyage au Congo et les reportages d’Albert Londres, qui obligent les autorités françaises à retirer aux compagnies les concessions qu’elles détiennent, du moins la plus grande partie.
– A partir des années vingt : Comme à l’époque de la domination portugaise, la population réagit en suivant les mouvements syncrétiques politico-religieux du kakisme et du kibanguisme qui naissent en réaction à ces excès de l’époque coloniale.
Brazzaville, symbole de la décolonisation
– Seconde Guerre mondiale : Brazzaville, ville principale de la colonie, capitale de l’A.E.F., devient la capitale de la France libre.
– 1940 : Les gaullistes enlèvent le haut-commissariat de Brazzaville aux vichystes.
– Janvier 1944 : Le général de Gaulle réunit à Brazzaville les représentants des territoires de l’empire colonial français et jette les bases de l’Union française.
– 1946 et 1958 : A Brazzaville, encore, il prononce les discours qui annoncent la décolonisation. Brazzaville devient ainsi un symbole de l’Afrique indépendante.
– 28 septembre 1958 : Référendum relatif à l’indépendance.
– 15 août 1960 : Le Moyen-Congo accède à l’indépendance sous la dénomination de république du Congo.
– Août 1963 : Le premier président, l’abbé Fulbert Youlou, est renversé au cours d’une révolution populaire qui porte au pouvoir Alphonse Massemba-Débat, l’ancien président
de l’Assemblée nationale. Les difficultés économiques et le contexte politique régional – la guerre du Congo-Kinshasa devenu le Zaïre – accentuent l’instabilité politique. Le pays se rapproche de la Chine communiste.
– 1968 : Massemba-Débat est renversé par le capitaine Raoul.
– Janvier 1969 : Le capitaine Raoul est renversé par le commandant Marien N’Gouabi qui imprime au Congo une orientation marxiste.
– Janvier 1970 : Le pays devient la République populaire du Congo.
– 18 mars 1977 : Assassinat de N’Gouabi qui est remplacé par le colonel Yhombi-Opango. Des liens politiques et économiques étroits sont maintenus entre la France et le Congo. Celui-ci se garde bien, ainsi, d’africaniser le nom de sa capitale contrairement aux autres capitales africaines.
– 1979 : Le colonel Denis Sassou-Nguesso succède à Yhombi-Opango.
– 1981 : Signature d’un traité de coopération et d’amitié avec l’URSS.
– 1984 puis 1989 : Réélection de Sassou-Nguesso qui doit faire face à une opposition grandissante, alimentée par la dégradation économique (baisse du prix du pétrole et endettement).
Une difficile démocratisation
– 1991 : A l’issue de la conférence nationale, une nouvelle Constitution abolit les références marxistes et institue une démocratie pluraliste.
– Août 1992 : Pascal Lissouba remporte l’élection présidentielle avec 61,32 % des voix. Après avoir été élu, Lissouba est accusé de régionalisme et de dérive autoritaire par son adversaire Sassou-Nguesso.
– 1992 : Le pays renoue avec l’instabilité politique : dissolution du Parlement et remplacement du Premier – ministre Claude-Antoine Da Costa par le général Yhombi-Opango.
De juillet 1993 à 1994 : Brazzaville est le théâtre d’une guerre civile opposant partisans du président Lissouba, partisans de l’ancien président Sassou-Nguesso et partisans de Bernard Kolélas, dirigeant du principal mouvement d’opposition et maire de Brazzaville.
– 1995 : Le conflit, qui aurait provoqué la mort de deux mille personnes et entraîné le déplacement à l’intérieur du pays de cent mille personnes, ne s’apaise qu’avec l’entrée de quatre membres de l’opposition au gouvernement. Cependant, l’État ne parvient pas à contrôler les milices partisanes armées, recrutant parmi les jeunes Congolais touchés par le chômage et encadrées par des militaires.
– Juin 1997 : La guerre civile reprend de plus belle alors qu’une élection présidentielle doit avoir lieu en juillet.
– 5 juin 1997 : L’armée appuyée par les “Zoulous” (la milice privée du chef de l’État) encercle la résidence de Denis Sassou-Nguesso. Celui-ci répond en s’appuyant sur sa propre milice (les “Cobras”). Durant quatre mois, de violents affrontements se déroulent dans Brazzaville, la dévastant et la vidant de ses habitants. Dans l’incapacité de l’emporter avec leurs seules forces, les belligérants font appel à des aides extérieures : Lissouba, bientôt allié de Kolélas, a recours à des pilotes d’hélicoptères Mi-24 des anciens pays de l’Est, Sassou-Nguesso fait, quant à lui, appel aux forces du président angolais Dos Santos dont il a toujours été proche politiquement. Ces dernières, qui interviennent en masse en profitent pour prendre à revers leurs adversaires de l’UNITA alliés traditionnels des Congolais de Kinshasa.
– 16 octobre 1997 : Sassou-Nguesso, victorieux, déclare la fin de la guerre (dont le bilan serait de 4 000 à 10 000 morts), appelle à la réconciliation des Congolais.
– 25 octobre 1997 : Sassou-Nguesso se proclame président après avoir formé un gouvernement d’union nationale dont l’éventail se révèle vite bien étroit. Ce dernier a pour mission de déterminer la durée et les modalités de la période de transition précédant la tenue d’élections générales.
– 1999 : Les combats reprennent entre armée et “Ninjas”. La guerre civile laisse des traces indélébiles et divise profondément le pays : le Nord restant proche de Sassou-Nguesso, le Centre-Ouest rattaché à Lissouba (en exil), et la région du Pool (Brazzaville) à Kolelas (en exil). Le Congo devient une zone où les miliciens non payés font régner l’insécurité. En demandant l’aide de l’Angola, le pays s’est trouvé impliqué dans le grand conflit qui frappe la région des Grands lacs.
– Décembre 1999 : Un accord de paix a été conclu entre toutes les factions armées du pays. Le fossé semble pourtant demeuré entre les acteurs politiques de l’intérieur et ceux dont l’exil se prolonge. Après la cessation de la guerre, le gouvernement congolais devra désormais se consacrer à la reconstruction et à la réhabilitation des infrastructures détruites.
– 2001 : Projet de nouvelle Constitution, adopté par le Parlement provisoire, qui prévoit un régime présidentiel conférant au chef de l’Etat de larges pouvoirs.
– 2002 : organisation des élections, conformément à la nouvelle constitution : adoption de la nouvelle constitution par référendum (janvier), élections présidentielles (mars, victoire de Denis Sassou Nguesso), législatives, municipales, régionales et sénatoriales (de mai à juillet). Message à la nation du président Sassou Nguesso, annonçant la fin de la période de transition (9 août).